Barbara, chanteuse de la nuit

Dans le Cahier de l’Herne consacré à Michel Houellebecq, l’auteur affirme être touché par « L’Aigle noir » de Barbara. Il trouve la première phrase profondément poétique, « Un beau jour/ ou peut-être une nuit », car elle est « totalisatrice« , caractéristique essentielle de la poésie. La phrase parle d’un temps indéfini, de « n’importe quand ». « C’est une absolutisation du discours », nous dit Michel Houellebecq. Il s’identifiait à l’enfant fragile que l’aigle noir prenait dans ses serres, avant qu’on lui apprenne qu’il s’agit (comme l’a révélé Barbara) d’un inceste. La poésie de cette chanson reste pour lui intacte.

Dans le visage de Barbara, Gérard Lartigue a trouvé une mélancolie permanente, discrète et élégante. Contrastant avec l’image de diva, ce buste prétend montrer une femme secrète, dans son propre monde, dans un moment où elle ne se donne pas, où elle est elle-même, à la fois forte et vulnérable. La position de la tête choisie par l’artiste permet de percevoir la profondeur du monde intérieur de Barbara, qu’elle préservait.
Il y a vingt ans que la Longue Dame brune nous a quittés.

Juliette Demarbre, la Poétesse

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